Pianiste-claviériste

Pianiste / claviériste originaire des Cantons de Shefford (en Estrie) et habitant à Montréal depuis 2008, Jérôme a fait ses études en classique et en jazz mais se passionne pour tout les genres musicaux où la créativité et l'interaction musicale sont de mise. Outre son projet personnel Misc (anciennement le Trio Jérôme Beaulieu) et les nombreux projets au sein desquels il est un membre régulier (Bellflower, François Jalbert & Jérôme Beaulieu, Little Misty, Lo-Fi Octet, etc.), on a pu l'entendre avec Bleu Jeans Bleu, Les Louanges, Yannick Rieu, The Brooks, Ivy et plusieurs autres artistes d'ici et d'ailleurs.

Questions et réponses
Dans quelle ville habitez-vous?
Montréal
Quelle est votre principale activité professionnelle actuellement ?
Musicien professionnel (pianiste / claviériste) au sein de Misc, Bellflower, en duo avec François Jalbert et avec différents artistes jazz et moins jazz de Montréal (comme interprète, compositeur, co-directeur artistique, co-réalisateur, co-gérant, tout cela à géométrie variable selon les groupes)
En plus de votre activité principale, dans quelles autres activités, musicales ou non, êtes-vous actuellement impliqué(e) ?
Musicalement, je me retrouve à faire de la pige dans tout plein de contextes (concerts, studio pour divers artistes, pour des films, pour des spectacles de danse / cirque), à enseigner de façon très occasionnelle, à être copiste et directeur musical pour certains évènements ponctuels. Je développe de plus en plus de compétence en cuisine (ma 2e plus grande passion), ce qui fait que je me retrouve à faire le “catering” dans certains contextes avec mes groupes. Ça débouchera peut-être vers un métissage professionnel alliant mes deux passions un jour, qui sait (auberge-spectacle, etc.)?
Dans quelles autres activités musicales avez-vous été impliqué(e) dans le passé, et dans lesquelles vous ne l’êtes plus ?
J’ai fait beaucoup de “gigs de corpo” autant en Top40 qu’en cocktail jazz et ce, depuis l’âge de 14-15 ans environ. Je n’en fait presque plus…
J’ai également joué pendant plusieurs années de la musique africaine (mbalax sénégalais, musique de côte d’ivoire) mais je n’en fait plus aujourd’hui.
Où avez-vous fait vos études musicales ?
À la maison d’abord, puis en cours privés à l’école de musique La Présentation de Marie à Granby (maintenant déménagée au Collège du Mont Sacré-Coeur), puis au Cégep de Sherbrooke et finalement à l’Université de Montréal.
Qui ont été vos professeurs les plus importants ou significatifs, et qu’est-ce qui les rendait importants pour vous ?
1) Andrée Breault à Granby: sa pédagogie, sa confiance en mon potentiel et sa façon de me pousser à toujours me dépasser m’ont donné des bases solides pour la suite.

2) Pierre Blais au Cégep de Sherbrooke: il m’a initié au fondements du jazz, me donnant l’occasion pour la première fois de nommer les concepts harmoniques, mélodiques et rythmiques que j’explorais à tâton depuis longtemps à travers mon apprentissage classique.
3) Luc Beaugrand à l’Université de Montréal: celui qui m’a véritablement donné les outils pour être le musicien que j’essaie d’être aujourd’hui, me dotant d’une capacité à comprendre et décortiquer la musique ainsi que d’une conscience des différentes compétences nécessaires à l’apprentissage efficace d’une pièce. C’est aussi lui qui m’a poussé à sortir du contexte “jazz traditionnel” purement académique et proposer l’ensemble des pièces qui se se retrouveraient plus tard sur mon premier album lors de mon projet de fin bacc… je lui dois le début de ma carrière en quelque sorte, par cette étincelle.
Quelles personnes admirez-vous particulièrement, et pourquoi ?
Il y en a trop pour tous les nommer mais vite vite comme ça: Erika Angell et Malika Tirolien pour leur incroyable musicalité et leur capacité à vivre l’histoire qu’elles racontent, chacune à leur façon très différente; François Lafontaine et Joe Grass leur vaste compréhension des sons et comment bien les utiliser; Samuel Joly, William Côté et Robbie Kuster parce qu’ils entendent tous les aspects de la musique quand ils jouent des drums et que c’est une qualité qui ne se feint pas; Simon Pagé pour son engagement sans bornes envers l’art et sa communauté, etc, etc.
Montréal est remplie de personnes hyper inspirantes, je pourrais continuer longtemps.
Avez-vous déjà vécu une affection physique (maladie ou accident) qui a affecté votre habileté à faire de la musique ? Si oui, comment y avez-vous réagi dans votre parcours professionnel ?
Pas vraiment! Je suis chanceux jusqu’à présent… j’en connais plusieurs qui le vivent.
Pouvez-vous identifier un âge ou une période de votre vie où vous avez décidé de vous diriger en musique ?
Le début de l’âge adulte.
Pouvez-vous identifier un événement précis qui vous aurait fait décider de vous diriger en musique ?
La musique a toujours été centrale dans ma vie mais je me rappelle précisément du moment où j’ai décidé de plonger dans l’aventure professionnellement: juste avant un examen final d’algèbre en fin de 2e année de double-DEC à Sherbrooke (je n’y suis pas allé). À quoi bon “s’ouvrir des portes” si on a pas l’intention d’y entrer ou si on ne s’y voit pas heureux à long terme…
Quel est le principal défi que vous avez rencontré dans votre carrière et comment l’avez-vous relevé ?
Je crois que le plus grand défi du métier de musicien est de rester connecté sur la raison profonde pour laquelle on fait de la musique. Je crois l’avoir relevé en priorisant toujours les projets ou les occasions de jouer qui me stimulaient le plus artistiquement, même quand ce n’était pas du tout logique financièrement. En voyant tout simplement une décision pénalisante financièrement comme un investissement dans ma carrière à long terme, j’ai pu construire mon écosystème musical en accord avec mes aspirations artistiques et ainsi, rester motivé à travers les nombreuses embûches qui sont inévitables dans ce métier.
À votre avis, quelles sont les 3 compétences non musicales les plus essentielles au succès d’une carrière en arts ?
1) Être intéressé par l’humain en général
2) Être polyvalent / débrouillard / capable d’aller chercher de l’aide
3) Être capable de diviser un projet en plusieurs petites étapes facilement réalisables
Qu’est-ce qui vous motive à persévérer ?
J’ai l’impression de faire partie d’une famille et de créer avec eux quelque chose de plus grand que nous tous.
Quel est le besoin le plus criant du milieu actuellement, et comment aimeriez-vous y remédier ?
Le besoin le plus criant: une représentation des artistes faite sur mesure par des gens désireux de garder l’art au centre du projet et non pas motivés en priorité par la rentabilité / la conformité aux exigences de l’industrie. La première étape en ce sens est selon moi d’informer au maximum les jeunes artistes sur les fonctionnements de l’industrie afin qu’ils soient conscient des tenants et aboutissants du métier, et ainsi prennent des décisions éclairées dans le choix de leurs collaborateurs.
Si vous aviez un seul conseil à donner à un aspirant musicien, quel serait-il ?
Je lui conseillerais de faire tout en son pouvoir pour rester connecté sur la raison profonde pour laquelle il/elle fait de la musique. Au final, je crois que c’est la seule chose qui peut motiver quelqu’un à rester dans ce métier sur le long terme!